Ce projet, financé au travers d’une collaboration avec le Parc Naturel de Gaume, a pour but de créer une pisciculture locale, avec sa propre personnalité juridique, permettant la reproduction et l’élevage des truites locales sauvages dans le bassin de la Chevratte. Cette pisciculture permettra (1) d’approvisionner les sociétés de pêche gaumaises, (2) de proposer aux consommateurs une truite née et élevée en Gaume et (3) de restaurer les populations de truites sauvages en milieu naturel.
Les bénéficiaires finaux ciblés par cette action sont principalement les sociétés de pêche gaumaises pour le rempoissonnement des cours d’eau. Il existe 51 sociétés de pêche sur le bassin Semois-Chiers, dont 16 sont situées sur le territoire gaumais. Ce rempoissonnement pourrait également faire bénéficier les pêcheurs privés.
En fonction de l’évolution de l’action et des opportunités qui se présenteront, une filière de commercialisation à destination des consommateurs particuliers pourrait être créée. Dans ce cadre, il serait envisagé d’examiner une reconnaissance de qualité des truites élevées.
Qu’est-ce que l’introgression
Des populations naturelles ayant évolué dans des milieux différents présentent chacunes des génotypes particuliers. Au contraire, les truites domestiques (celles issues d’élevages) sont toutes génétiquement très semblables. Celles-ci gardent de génération en génération toute une série de génotypes peu adaptés à la vie sauvage (du fait d’une vie en milieu artificiel et d’une reproduction assistée par l’homme).
Un problème peut survenir quand des truites domestiques déversées dans la rivière se reproduisent avec les poissons sauvages. On observe alors un phénomène d’introgression. Dans ce cas, une partie des gènes domestiques, peu adaptés au milieu naturel, sont transmis à la génération suivante.
De génération en génération, il y a un risque de voir les gènes domestiques s’installer dans le réservoir génétique sauvage d’origine, avec à terme une diminution de l’adaptabilité pouvant mener au déclin de la population. L’introgression provoque aussi une perte de diversité car en introduisant des génotypes domestiques dans des génotypes sauvages à l’origine bien distincts, on risque d’effacer cette diversité entre populations.
Où en est-on ?
Après 2 ans de recherche d’une souche sauvage de « Gaume », les dernières analyses génétiques ont été concluantes. Les truites ont un taux d’introgression proche de « 0 ». En décembre 2019, le Contrat de Rivière Semois-Chiers en collaboration avec le Service de la Pêche et certaines sociétés de pêche gaumaises ont prélevé des truites sauvages afin de procéder à la ponte de celles-ci et à la fécondation des œufs.
Pour la suite, la volonté est que la majorité des alevins puisse constituer le futur stock de géniteurs afin d’augmenter la population de truites de type « sauvage » dans les cours d’eau gaumais. Une petite partie serait déversée dans un étang pour un grossissement.
Les pontes de cet hiver se sont bien déroulées, nos alevins ont résorbé leurs vésicules et commencent à se nourrir. A l’automne et une fois le stade truitelle atteint, celles-ci seront déversées dans un cours d’eau défini par le groupe de travail.
De bonne augure pour la suite !
Contrat de Rivière Semois-Chiers Asbl
Rue Camille Joset, 1
6730- Rossignol
Belgique
tél.: 0474/542223